"Une très agréable rencontre" sur le Trophée Andros 2016, à Lans en Vercors.

Norbert Ingold, promoteur du Trophée Andros, au sein du CML (circuit des Montagnes de Lans), a certainement des raisons d’en être fier cette année, plus que les précédentes : les spectateurs étaient plus nombreux qu’en 2015, un énorme succès ! Le Trophée Andros a déplacé, outre le millier de personnes du personnel, en majorité bénévoles, cinq mille visiteurs sur le Vercors dont quatre mille ont « nuitées » entre ce village et Corrençon, en trois jours !

Beaucoup était en famille, avec leurs enfants de tous âges et les grands n’étaient pas les premiers à vouloir visiter l’espace, voir les voitures, les motos et les concurrents : « c’est la première fois que je viens et c’est magique » m’a dit Luc, un « grand » de six ans, installé sur le dos de son Papa, « je veux revenir l’année prochaine »… Malgré le froid et la gadoue un peu partout y compris sur le circuit, qui rendait le parcours plus problématique, l’ambiance des deux soirées a été très chaleureuse et une bonne humeur générale régnait sur tout l’espace.
A la buvette extérieure où les visiteurs pouvaient commander des boissons chaudes et des petites collations, « ce fut du délire, nos réserves ont été épuisés, le samedi soir, avant la fermeture… » m’a dit un des bénévoles ; tandis que Christian, aux manettes de la cuisine du restaurant, m’a énuméré tous les services sur les deux jours : « près du millier de repas ont été servis midi et soir, plus qu’en 2015  » ! Il quittait le site, entre 2 et 3 heures du matin, épuisé pour une bonne cause, celle d’avoir restauré autant de monde.

Des anecdotes, il en a plein en mémoire depuis vingt-sept ans, dont celle-ci : « une année qu’Yvan Muller concourait pour l’écurie Mercedes, celle-ci n’avait pas été en mesure de sustenter son équipe, « Les Fines agapes du Vercors », que Christian dirigeait à l’époque, s’en étaient chargées… et Muller avait gagné la course ; d’où la plaisanterie sur le site que la victoire lui avait été octroyée grâce à ses bons repas. Ce qui fut encore le cas l’année suivante  ». En fait, Yvan Muller a dominé ces courses pendant dix ans.

En janvier 2015 [1], j’avais remarqué un jeune concurrent très prometteur pour l’avenir du sport automobile : Toomas Heikkinen surnommé Topi sur les circuits. J’ai donc décidé, ce 23 janvier 2016, de l’interviewer quelques minutes. Ce fut la plus agréable rencontre de la soirée…

Finlandais, comme l’est le célèbre Ari Vatanen [2], héros des circuits automobiles de 1970 à 2007, devenu député européen pour la Finlande, puis pour la France, Toomas Heikkinen parle couramment l’anglais mais pas le français, quant à moi, c’est l’inverse. Il nous a donc fallu un interprète ; et, oh ! surprise, ce fut le fils aîné d’Ari Vatanen, Kim, qui comme son frère Marck, ont suivi les traces de leur père et sont également d’excellents pilotes de courses. L’accueil fut plus que chaleureux ! Kim Vatanen m’a emmenée vers une table où Toomas Heikkinen nous a rejoints...

H : L’an dernier, j’avais repéré Toomas Heikkinen sur ce circuit de glace, au milieu de tous les français qui sont majoritaires ; il me semble très prometteur en tout cas, et est devenu mon préféré sur le Trophée Andros, voudriez-vous bien me le présenter ?

KV : Toomas a commencé vraiment à conduire à l’âge de six ans avec du karting, comme beaucoup de coureurs ; il en a fait de 2003 à 2007, pour bien se familiariser avec la conduite. A cet âge-là, il n’avait pas besoin de permis de conduire et il prouvait déjà son habileté de conduite et sa détermination à gagner. Il est très volontaire aussi. Mais sa carrière de pilote de circuit a démarré en 2008, il a participé à sept courses en un an sur voitures Renault. A partir de 2010, Topi a commencé à faire du Rallycross en championnat d’Europe et puis aux Etats-Unis où il a gagné cinq courses d’affilées ; pour moi, si je peux me permettre de le dire, il était une classe au-dessus des autres. Dès que le championnat du monde a été créé en Europe, en 2014, Topi y est revenu participer ; il a remporté la place de vice-champion de Rallycross. En 2015, malgré pas mal de soucis avec sa voiture et un accident, il a gagné une course en Belgique, à Mettet ; il a été deuxième au Canada. Il a participé aussi sur les circuits d’Allemagne, du Brésil, du Portugal, et de Turquie. Cela fait deux ans qu’il participe aux sept étapes du Trophée Andros : Val Thorens, Andorra (où il a remporté la 1ère place en 2016), Alpe d’Huez, Isola 2000 Alpes Maritimes (il y a été 3ème en 2014-2015), ici à Lans-en-Vercors, Clermont Superbesse et Saint Dié des Vosges.

H : je vous ai pris déjà beaucoup de temps, je vais vous laisser tous les deux..

KV : Non, non, si vous avez encore des questions, il n’y a pas de soucis, Topi et moi sommes heureux de vous rencontrer…

H : d’où est originaire Toomas Heikkinen ? Quel âge a-t-il ?

KV : Toomas est né en Finlande, à Joenssu, le 27 mars 1991. C’est dans l’est du pays, en Carélie [3], à la frontière Russe. D’ailleurs, mon père Ari Vatanen [4] vient d’un petit village, Tuupovaara, qui n’est pas loin du tout de là, en Carélie du Nord, il y a de très bons pilotes ! A 24 ans il a déjà un palmarès imposant.

H : Combien de courses fera-t-il encore cette année ?

KV : il reste encore deux courses pour le Trophée Andros. Après il y aura les championnats de Rallycross qui commence au mois de mai au nord du Portugal, à Montalegre, il y a douze épreuves dans ce championnat du monde. Après il y aura Hockenheim en Allemagne, Mettet en Belgique où il a déjà remporté deux fois le « Mettet RX WORDL RX », puis en Angleterre…..je ne sais plus les autres.

H : Participera-t-il au Trophée Andros l’an prochain ?

KV : oui, ce n’est que la deuxième saison, le but c’est d’être là pendant un long terme ; c’est aussi la deuxième saison qu’il est pilote officiel chez Mazda, je pense et j’espère que l’on sera encore toujours là avec Mazda.

H : que pense-t-il du parcours du Trophée Andros à Lans-en-Vercors ?
A cette question, Topi a longuement répondu en finlandais à Kim.

KV : je vais essayer de me souvenir de tout ce qu’il a dit : il trouve que c’est un super circuit, même si les concurrents sont tous des français, c’est en France, mais le niveau est très élevé, très haut, et il y a vraiment des équipes très professionnelles et des pilotes très pointus qui sont là et il trouve que c’est l’endroit parfait pour lui passer l’hiver à participer aux sept courses du Trophée Andros.

Au lieu de « quelques minutes » je suis restée trois quarts d’heure inoubliables, au stand Mazda nous avons bavardé à bâton rompu et ce fut un régal pour moi, un enchantement de gentillesse, de prévenance, de disponibilité de la part de ces deux pilotes finlandais de passage en Vercors. Cela m’a évidemment charmée et changée de l’accueil indifférent de certains stands français.

Pour cette cinquième étape « 2016 » un pilote, déjà remarqué l’an dernier, Franck Lagorce, s’est imposé lors des manches du vendredi et du samedi, ce qui a bousculé le classement général ; il n’était plus qu’à quinze points de Jean-Baptiste Dubourg. Jean-Pierre Pernaut était absent, pour cause « d’accident de jardinage », m’a-t-on dit, tandis que son fils, Olivier, a fait un tête à queue magistral faisant crier de stupeur quelques spectateurs. Je n’ai pas eu l’autorisation de l’interviewer dans son stand, tant pis ! En cliquant sur les liens, ci-dessous, vous pourrez vous remémorer ces instants, ou les visionner une première fois.

Pour les lecteurs abonnés ou non au « Dauphiné Libéré », mes confrères J.T, le vendredi 22 janvier (pages 18 et 19), et Hugo Vittoz (page 29), ainsi que Jean-Benoit Vigny les 22 et 26 janvier dernier (page 18) ont largement rédigé sur ce sujet, controversé depuis deux ans,1 d’un côté, et louangé de l’autre depuis vingt-sept ans : c’est à dire par le public venant, chaque année plus nombreux, de tous les horizons de France, de Belgique, d’Hollande, d’Allemagne et même de Finlande, hormis les concurrents et leur staff bien évidemment. Cette « tocade polluante du siècle passé », dixit Nadine Reux (EELV), a passionné énormément de monde cette année en Europe, dont en France, et certains découvraient Lans-en Vercors pour la première fois. A entendre cette dame s’exclamer ainsi, l’industrie automobile française peut, éventuellement, craindre pour son avenir tout proche. Mais, c’est sans compter les courses sur véhicules électriques, depuis 2009, du Trophée Andros.

A la buvette des bénévoles, j’ai aussi rencontré, Isabelle venue se réchauffer devant une tasse de café ; elle est passée des courses en rallye avec son mari au poste de Commissaire de piste au Trophée Andros, à cause d’une maladie orpheline rare, celle des « os de verre » : « c’est la quatrième année que je suis bénévole au Trophée Andros, les courses automobiles sont ma passion et j’oublie cette fichue maladie devant laquelle le Corps Médical est désarmé. Je suis très entourée par ma famille et mes amis, je sais que cette maladie est inexorable, mais avant qu’elle ne m’abatte je me défoule dans un milieu que j’aime  »… C’est aussi une leçon de courage devant l’adversité…

Henrianne van Zurpele © le 11 février 2016 – pour www.initiatives-vercors.fr
et www.objectifmag.be


[3Fondée en 1848 par le Tsar Nicolas 1er de Russie ; c’est une cité d’étudiants qui est aussi la « capitale forestière de l’Europe » où se trouve l’Institut Européen de la Forest.



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    Complétement "néophyte" sur un sujet sportif aussi particulier, je viens de découvrir cet article où Mme Van ZURPELE nous a fait revivre les émotions qu’elle a ressenties lors des différents temps forts d’un trophée qui semble avoir, cette année encore plus semble-t-il, tenu ses promesses.
    Merci à elle d’avoir su si bien nous transmettre de telles émotions ; en particulier au travers des interviews d’acteurs (et/ou de contributeurs) qui vivent cette passion tout au long de l’année ou qui, pour d’autres, leur apporte la sublimation nécessaire pour surmonter les épreuves de la vie.
    Merci à elle et bravo à Initiatives-Vercors de savoir rendre compte de sujets aussi passionnants.

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